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Accouchement à la maison : les détails techniques

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Petite Tortue a déjà 6 mois, et il me semble que je voulais vous parler du pourquoi et du comment de cet accouchement.
Je vais commencer par le plus facile : le côté technique et organisation. La partie "raisons et sentiments" viendra plus tard.

Avant toute chose, je tiens à préciser que je ne recommande à personne d'accoucher à domicile sans l'assistance d'une sage-femme compétente.
Le choix que j'ai fait, avec le soutien de Super Papa, a été longuement réfléchi... mais comme je l'ai déjà dit, je vous raconterai tout ça plus tard.

Quand j'ai commencé à penser à accoucher à la maison sans sage-femme (ce qui s'appelle aussi un "ANA" pour Accouchement Non Assisté), j'ai commencé à me demander comment s'y prendre en pratique.

Ayant déjà accouché à la maison avecl'assistance de deux super sages-femmes, j'avais une petite idée du matériel nécessaire, mais j'aurais bien aimé trouver le témoignage et l'expérience d'autres personnes. Malheureusement, cette fois-ci, Google m'a fait défaut...
On trouve des témoignages d'ANA : ils contiennent tous la partie "raisons et sentiments" (qui ne m'intéresse pas trop : j'ai déjà les miens) et pas du tout la partie technique.

En dehors des ANA volontaires, j'ai réalisé en regardant l'émission Les Maternelles – Accouchement : il est arrivé trop vite ! diffusée le 12/11/2013 qu'il existe un bon nombre d'accouchements inopinés ou de mamans craignant d'accoucher trop vite, et que quelques conseils pratiques peuvent être utiles dans ces cas là, ou au moins rassurer.

Pensant que le jour J, je serais un peu trop occupé pour penser et que Super Papa ne retient pas longtemps ce que je lui dit, j'avais prévu un petit cahier.


La première partie était consacré au suivi de l'accouchement : début du travail, rupture de la poche des eaux, poussée... Super Papa avait pour mission de noter l'heure de ces différents évènements pour envisager éventuellement de partir à la maternité si tout ne se passait pas "normalement".
La deuxième partie était uniquement un petit rappel logistique : affaires à mettre dans la voiture en cas de départ, que faire des enfants...

Voilà donc, en fonction de mes connaissances et expériences précédentes ce que j'avais prévu :

  • Travail : compter les heures et contrôler le rythme du bébé régulièrement...
Nous avons écouté le coeur du bébé à plusieurs reprises, à l'aide d'un petit Doppler foetal. La fréquence cardiaque d'un bébé en bonne santé varie aux environs de 120 à 150 battements/minute, même s'il est normal que le rythme diminue pendant la contraction.
Attention: s'entraîner à écouter le coeur avant le jour J sinon risque de panique inutile !

  • Rupture de la poche des eaux : compter les heures et partir si nécessaire...
Après rupture, une infection devient possible, la plupart des maternités administrent des antibiotiques si l'accouchement n'a toujours pas eu lieu entre 12 et 18 heures après ruptures des membranes.

  • Poussée : compter les minutes et partir si nécessaire...
J'avais souvenir qu'il fallait sérieusement s'inquiéter s'il ne se passait rien au bout de 20 à 30 minutes d'efforts. J'avais donc prévu de partir à la maternité s'il ne semblait y avoir aucune évolution après 20 minutes.

  • Naissance :noter l'heure précise !!!
Au moment de la naissance, il faut vérifier très rapidement la couleur du bébé, s'il respire, s'il bouge... Cet ensemble de paramètres constitue le Score d'Apgar.



Il est de 10 lorsque tout va bien, en dessous de 7 l'enfant nécessite une réanimation et des soins urgents.

J'ai eu une angoisse de quelques secondes à l'arrivée de notre Petite Tortue qui ne bougeait pas et ne criait pas... puisqu'elle dormait !!!

Mais l'air frais du monde extérieur et la délicatesse de sa mère ont eu vite fait de la réveiller !!!

  • Après la naissance :
*   Pour le bébé : le sécher et le garder bien au chaud, de préférence en peau à peau avec sa maman. Essayer de le faire téter.

*     Pour la maman : prendre une alèse propre et surveiller les saignements.

   Jusqu'à 500 mL, les saignements sont considérés comme normaux. Au-delà, il faut commencer à s'inquiéter. Si vous n'avez aucune idée de ce que ça représente, vous pouvez vous entraîner avant : verser ½ L de sirop de grenadine sur une alèse... ou peser rapidement l'alaise. Pour ma part je n'ai fait aucun des deux, je me suis juste fié à mes expériences précédentes.

*  Pour le cordon : j'avais prévu un petit kit pour couper le cordon, à désinfecter quelques minutes avant l'expulsion au cas ou il faudrait couper en urgence un cordon enroulé autour du cou.



S'il n'y a pas d'urgence, on peut attendre tranquillement que le cordon cesse de battre avant de le clamper (= pincer très fort pour empêcher le sang de circuler) et de le couper. Le cordon continue ainsi d'alimenter le nouveau-né en oxygène jusqu'à ce que la respiration aérienne soit bien installée. Selon l'OMS : "le clampage tardif (voire l'absence de clampage) est le moyen physiologique de traiter le cordon, et le clampage précoce est une intervention qui nécessite une justification."

J'ai utilisé les clips qui servent à fermer les sachets de pots Avent. Sinon, on peut commander des clamp de barici par exemple.

Si l’accouchement n’était pas supposé se produire à la maison, pas de panique : un bout de ficelle ou une pince bien désinfectée peuvent très bien servir à clamper le cordon, ou, ne faites rien, et attendez patiemment l’arrivée des secours.
En général, un accouchement qui se passe « trop » vite est un accouchement qui s’est bien passé d’un point de vue médical (pour le choc émotionnel, c’est une autre histoire…).

  • Délivrance :
Si le placenta n'est toujours pas sorti 20 à 30 minutes après la naissance, essayer de l'aider : se lever, pousser...
Vérifier ensuite qu'il est bien entier : le côté bébé ressemble un peu à une feuille de lotus (la plante, pas le papier toilette !). Mon ami G. vous fournira de ravissantes photos :-)

Une fois toutes les urgences vitales passées, pensez à peser votre bébé et à vérifier sa température.

Voilà, je crois qu’on a fait le tour de l’essentiel. Maintenant, il ne vous reste plus qu’à vous remettre de vos émotions. Buvez, mangez, dormez, restez collée à votre bébé… à volonté !

Enfin, il reste une petite formalité : déclarer la naissance de votre enfant. Même si la loi ne l’exige pas, la mairie de votre commune n’acceptera probablement pas de vous délivrer un certificat de naissance sans une attestation médicale. Il faudra donc vous déplacer chez votre médecin, ou lui demander gentiment de venir à domicile, pour qu’il atteste qu’un bébé, de sexe …, est bien né ce jour.
Il en profitera sans doute pour le repeser, le mesurer et l’examiner.

Vous n’avez plus qu’à envoyer Super Papa à la mairie avec votre attestation et votre livret de famille (si vous en avez un). En théorie, le carnet de santé de l’enfant doit vous être fourni en même temps que le certificat de naissance, mais, en pratique, les petites mairies n’en ont pas. La PMI de votre secteur pourra, sans doute, vous en fournir un.


Ça y est. Tout va bien. Vous pouvez enfin profiter sereinement de votre enfant… et de vos nuits blanches !

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